En franchissant à 17 heures, 27 minutes et 39 secondes heure française, la ligne d’arrivée de The Transat bakerly au large de New-York, et au terme de 12 jours 02 heures 28 minutes 39 secondes à la moyenne de 12,91 nœuds sur l’eau de navigation solitaire, le skipper du Mono Banque Populaire VIII s’adjuge la mythique course transatlantique en solo entre Plymouth (GB) et New York. Armel triomphe en maîtrisant avec brio un parcours d’Atlantique Nord truffé de difficultés météorologiques. A quelques mois du Vendée Globe, il signe ici sa première victoire en solitaire en monocoque 60 pieds. Armel valide aussi, de la plus éclatante des manières, les choix technologiques mis au point sur son voilier qui lui donnent le plein de confiance en vue des prochaines échéances.
Jusqu’au dernier bord, cette transat aura sollicité toutes les facettes du talent de marin solitaire d’Armel Le Cléac’h. La physionomie très particulière de cette édition 2016, marquée par les déplacements ultrarapides de dépressions sur une route très sud, et la brutale alternance de vents forts et de zones de transition, a exigé des concurrents un sens de l’anticipation et de l’analyse particulièrement aigu. Armel s’y est montré à son avantage, abordant chaque difficulté par le bon angle pour tirer le meilleur des conditions proposées. Il a aussi su placer avec une précision chirurgicale son monocoque Banque Populaire VIII dans les veines de vent les plus adaptées à son formidable potentiel.
A l’aise au plus près du vent, il s’est montré intouchable quand il a fallu solliciter ses fameux foils. Ajoutez à cela la menace omniprésente du redoutable Vincent Riou (PRB) constamment à l’affût et en capacité de revenir dans le tableau arrière de Banque Populaire VIII, et l’on prend toute la mesure de l’intensité émotionnelle de cette épreuve, et la saveur singulière de cette victoire. Armel triomphe sur tous les tableaux, techniques avec la démonstration éclatante des qualités de son monocoque, mais aussi tactiques avec un redoutable sens du placement et sportifs au terme d’un sprint de plus de 12 jours sans répit. Et ce malgré la pénalité de 31 minutes infligée par le jury pour rupture de plomb. Le skipper du monocoque IMOCA Banque Populaire VIII a parcouru sur l’eau 3 751 milles.
Armel Le Cléac’h a maîtrisé avec sang-froid tous ces paramètres. Il a pris mille après mille confiance en sa machine pour donner libre cours à son instinct de régatier, et s’ouvrir la route de New York : « C’est une transat très difficile, avec toutes les conditions de vent et de mer, et la dureté de l’Atlantique Nord. On ne voit pas beaucoup le soleil. Sa dureté fait son charme. Elle était très engagée, et ne m’a laissé aucun répit. »
Course à part entière, challenge personnel avoué, The Transat bakerly constitue une ligne majeure dans le pedigree déjà bien étoffé d’Armel, mais aussi de son partenaire, Banque Populaire, engagé depuis 27 ans dans la voile !
Déclaration d’Armel juste après le franchissement de ligne
Une super victoire !
Je suis fatigué. La fin a été très difficile avec peu de vent….C’est une super victoire ! Je suis heureux de gagner, avec à la clé une belle trajectoire et un belle avance à l’arrivée. Que du positif ! Arriver à New York est magique. C’est ma première grande victoire en Imoca, en solitaire, sur une transat majeure ! C’est un très belle chose de faite !
Que la victoire est jolie !
« Il a fallu aller la chercher ! On a connu beaucoup de dépressions et de transitions. Chaque
mille était important, notamment avant l’arrivée avec la météo très changeante près de l’Amérique. J’ai pris la tête très tôt et je me suis bien battu avec Vincent, en duel jusqu’au
bout. J’ai pu le garder à distance tout en soignant mes trajectoires. »
Franchir un cap.
« J’étais en phase avec le bateau et la météo. Le travail de cet hiver a porté ses fruits. J’ai tiré sur le bateau en pleine confiance. Je n’ai pas rechigné à la manoeuvre, tout en consacrant beaucoup de temps à la météo… C’est important pour la confiance par rapport à un bateau comme PRB qui est très au point. On a franchi un cap !
Ce n’est pas un sans faute. On fait toujours de petites erreurs, mais je suis content de ma trajectoire. Le bateau était bien préparé et j’ai beaucoup tiré dessus. J’ai retrouvé les sensations de mes victoires en Figaro et dans la transat AG2R.
C’est une course très physique. Mon travail de l’hiver m’a permis d’avoir le physique pour ne pas subir le bateau, anticiper les manœuvres surtout dans les conditions difficiles… »
Heureux pour le Team Banque Populaire
« J’avais à coeur de la gagner, après mes 2ème places du Vendée Globe et de la Transat Jacques Vabre… Je suis heureux de remplir cet objectif, pour moi et le Team Banque Populaire. J’ai pu tirer sur le bateau et bien profiter des
foils. On a désormais plus de certitudes sur la fiabilité du système et on peut vraiment bénéficier de leurs capacités. Ils nous ont permis de creuser un peu l’écart et de maintenir notre matelas d’avance. »
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