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Banque Populaire VIII en tête de The Transat bakerly

Armel Le Cléac’h, à bord de son monocoque Banque Populaire VIII, s’est emparé cette nuit du commandement de la flotte Imoca de The Transat. Depuis son empannage au large de la pointe occidentale du nord ouest de la péninsule ibérique, il a maintenu un cap plein ouest  pour profiter d’un vent soutenu de secteur Nord Nord Est. Il a pu tirer le meilleur profit de ses fameux foils pour engranger des milles à haute vitesse et dépasser Vincent Riou, dont le PRB caracolait en tête depuis Plymouth. Armel disposait ce matin d’une trentaine de milles d’avance et maintenait un excellent tempo à plus de 18 noeuds sur la route directe ( vmg). Après avoir croisé ce matin dans le nord de l’archipel des Açores, Armel se prépare à la gestion toujours délicate d’une petite dorsale anticyclonique et ses vents faibles, avant l’arrivée vendredi d’une dépression très creuse en provenance de Terre Neuve.

On dirait le Rhum !

C’est donc la route sud que la plupart des concurrents toutes classes confondues de The Transat a privilégié pour gagner New York. La conjugaison de facteurs impérieux comme la taille de la zone d’interdiction des glaces au large de Terre-Neuve, et la succession de dépressions très virulentes dan ces mêmes parages a incité les navigateurs solitaires à choisir la longue route, celle qui s’éloigne de la courbure de la Terre pour plonger, un peu à l’instar d’une Route du Rhum, à travers le golfe de Gascogne au plus près du Cap Finisterre. Les monocoques de la Classe Imoca sont d’emblée entrés de plain pied dans le vif de leur affrontement et ont très rapidement lâché les chevaux, profitant à plein de conditions certes musclées de navigation, mais propices à la très grande vitesse. Près de 600 milles de route ont ainsi été avalés en gain sur la route de New York. « Nous avons traversé cette nuit une petite zone d’instabilité » raconte Armel. « J’ai choisi de rester un peu plus nord que mes camarades, et ai eu un peu plus de pression qu’eux, ce qui m’a permis de prendre la tête. »

Avantage foils

Avec ce vent bien soutenu et stable en angle et en intensité, Armel a eu tout le loisir d’équilibrer et de régler parfaitement son bateau, en appui sur son foil bâbord. « Après la mer infernale que nous avons eu au large du cap Finisterre, la houle s’est mieux rangée et j’ai bénéficié hier et cette nuit de belles conditions de glisse, sous grand voile haute et génois » précise t-il désormais au commandement et qui maintient pour l’heure une cadence élevée, dans l’attente d’un ralentissement prévu en soirée. Banque Populaire VIII va aborder une dorsale anticyclonique, zone de transition peu ventée, avant l’arrivée d’un nouveau système météo, dépressionnaire celui-là, et qui sollicitera considérablement les marins solitaires, quand le vent, en quelques heures, basculera au sud avec force, avant d’effectuer une rapide rotation au secteur Nord Ouest. « J’ai réussi à me reposer un peu cette nuit dans l’anticipation des prochaines 24 heures qui s’annoncent difficiles. » Une succession d’interventions lourdes, à déclencher à un instant stratégique, attend des solitaires certainement  déjà entamés physiquement par un début de course tonitruant. Malgré la fatigue, Armel devra redoubler de vigilance afin de se placer idéalement dans les bons filons de vent, tout en soignant la multiplication des manoeuvres délicates à opérer sur le pont de son monocoque Banque Populaire VIII. La mer, bien rangée hier, et favorable à l’utilisation optimum des foils, va de nouveau s’agiter avec les passages successifs de fronts, et rajouter à l’inconfort du bord.

Classement de 12h :
1- Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à 2 277,6 milles de l’arrivée
2- Vincent Riou (PRB) à 29,9 milles
3- Jean-Pierre Dick (St Michel – Virbac) à 60 milles

PHOTOS ET VIDÉOS

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