Même si le skipper du Mono Banque Populaire VIII a creusé l’écart de pointage en pointage en ce début de semaine, la situation météo des prochains jours reste complexe. Il doit maintenant faire face à une zone de vent faible qui permet à son dauphin de réduire l’écart sur ces dernières heures. Armel, leader en tête depuis 40 jours consécutifs, garde pourtant son calme et préfère se concentrer sur la suite du parcours pour arriver le plus vite possible à bon port. Focalisé sur son objectif, positif, il nous a accordé quelques minutes dans l’après-midi. Entretien.
Comment vas-tu ?
Bien, j’ai réussi à me reposer pour récupérer du passage du Pot au noir, ce long passage avec des zones orageuses qui m’ont donné pas mal de tracas. Hier, j’ai eu une zone de vent assez forte, jusqu’à 35 nœuds, avec une mer chaotique, ce n’était pas très drôle mais le calme est revenu dans la soirée. En ce moment, les conditions sont plus agréables, il fait beau, il y a quelques nuages et un peu plus de vent que prévu donc c’est pas mal. On a un anticyclone qui est devant nous et qui va se décaler dans l’Est, il va venir s’installer sur la route directe, il va falloir le contourner par l’Ouest pour aller chercher les Açores. Pendant deux ou trois jours, nous allons traverser des zones où le vent sera faible. Là, il n’y a pas grand-chose autour de moi, j’ai croisé un cargo cette nuit, quelques dauphins cette nuit mais moins de poissons volants que les jours précédents.
Peux-tu nous parler des conditions à venir, des passages clés jusqu’aux Sables ?
Les fichiers commencent un peu à s’accorder, je suis à sept jours de l’arrivée. La dernière ETA me fait arriver le 19 au petit matin mais ça peut changer. En gros, si tout va bien, je vais arriver le 19, peut-être un peu plus tôt si ça va vite. On va traverser des phases différentes jusqu’à l’arrivée, un vent d’est faible va nous accompagner jusqu’aux Açores sur deux ou trois jours, ensuite nous aurons du vent soutenu avec un anticyclone qui va nous propulser quasiment au large du Golfe de Gascogne et on va avoir une transition de vent faible pour finir ensuite au près. Voilà le menu des prochains jours, il y a encore du boulot, ça n’est pas tout droit, sur un seul bord, cela ne va pas être simple mais on va prendre cela étape par étape !
Ce yo-yo permanent avec Alex Thomson n’est pas trop fatiguant ?
Alex s’accroche bien, il a une météo plus favorable depuis le cap Horn. On commence à avoir l’habitude de ce yo-yo, ça aurait pu être plus simple mais c’est comme ça. Les prochaines heures vont être plus faciles pour Alex, il va rester dans l’alizé donc il va réduire l’écart. Après dans cette zone, il peut y avoir des différences entre la réalité et la théorie, on verra bien. Comme je le dis à chaque fois, on fera le bilan à l’étape suivante. Jusqu’au bout il va falloir se battre, ça me met une pression supplémentaire mais je suis à fond, je ne vais rien laisser passer !
Alors, impatient d’arriver ?
Oui ça fait un petit moment qu’on est parti… C’est sûr que l’arrivée se fait ressentir, on a envie d’être aux Sables notamment avec ce scénario compliqué et cette pression mise par mes concurrents suivants qui me compliquent un peu la donne… Après, je profite de ces derniers jours en mer. Je serai content quand on pourra relâcher la pression. Et content d’arriver au bout.
CLASSEMENT DE 18H :
1 – Armel Le Cléac’h – BANQUE POPULAIRE à 1 927 milles de l’arrivée.
2 – Alex Thomson – HUGO BOSS à 214 milles du leader
3 – Jérémie Beyou – MAITRE COQ à 798 milles du leader
4 – Jean-Pierre Dick – ST MICHEL – VIRBAC à 1 227 milles du leader
5 – Jean Le Cam – FINISTERE MER VENT à 1 345 milles du leader