Armel Le Cléac’h a franchi la longitude du cap Leeuwin à 9h14 ce lundi matin, en 1ère position du classement, réalisant ainsi un nouveau temps de référence. Le skipper aura mis 28 jours, 20 heures et 12 minutes pour atteindre ce cap, soit 5 jours et 14 heures de moins que le temps de référence établi par François Gabart sur le Vendée Globe 2012*. La bataille entre les 2 voiliers de tête est toujours présente mais le Monocoque Banque Populaire VIII a réussi à creuser l’écart et prendre 100 milles d’avances sur Hugo Boss. Actuellement dans une phase de transition, Armel progresse à 19 nœuds et se prépare à encaisser de nombreuses dépressions dans le Sud de l’Australie, connu pour sa difficulté.
Contacté par son équipe à terre, Armel fait le point sur sa situation :
Tu as franchi le cap Leeuwin en tête et avec 5 jours et 14 heures d’avance sur le temps de référence de François Gabart en 2012, comment ressens-tu cela ?
C’est une bonne nouvelle ! Le cap Leeuwin est un cap majeur à franchir pendant ce tour du monde, être en tête dans ces moments là est important. Cette avance montre qu’on est dans le tempo, qu’on progresse vite… Ce sont des bons chiffres, la première partie de la course s’est faite rapidement, c’est positif par rapport à la longueur de ce tour du monde. Je suis content !
L’écart s’est creusé entre Alex Thomson et toi…
Oui effectivement, depuis 24 heures j’ai gagné pas mal de milles. On est dans une phase de transition entre 2 dépressions, la prochaine qui arrive promet d’être musclée, le vent commence à rentrer et va arriver par derrière, ça va donc faire l’élastique au niveau du classement. Mais je suis content d’avoir pris un peu d’avance, maintenant chacun continue sa course et rien n’est joué.
Les conditions pour les prochaines heures ? Et les prochains jours ?
La semaine va être assez agitée, on va aller de
dépression en
dépression. Le Sud de l’Australie est un passage compliqué avec du vent soutenu, de la mer forte, ça ne va pas être la partie la plus drôle qu’on ait faîte depuis le départ. Il va falloir être prudent, je surveille ça de très près. Dans les prochains jours je ne vais pas être de toute quiétude mais cela fait partie du menu des mers du Sud. Je sais que derrière ils sont aussi un peu secoués. Ça va être ça jusqu’au cap Horn.
Va-t-il y avoir des décisions à prendre, des stratégies qui vont se dessiner ?
Pour l’instant il y a plusieurs routes possibles, ça va se décanter dans les prochaines 24 heures. Là on est un peu bloqué par la zone de glaces, la zone interdite, qui est assez nord. Après, le parcours va s’ouvrir un peu plus dans le sud. Je vais donc analyser ça et voir quelle route je vais prendre, il y a plusieurs stratégies possibles, ce n’est pas encore fait.
Dans quel état est le bateau ?
Je suis content car il n’y a pas de gros problèmes, seulement des petites bricoles à faire, des vérifications, des bouts à checker, des petites fuites d’eau, mais c’est de l’usure normale… J’espère que ça va continuer comme ça.
Tu arrives à le maintenir en ordre ?
Oui, c’est important, il faut le ranger au fur et à mesure ! Sinon on ne peut plus rien faire, chaque sac est à sa place selon les numéros pour trouver les bonnes choses si j’en ai besoin en urgence. Et à chaque empannage, chaque changement de bord, on
bascule tout d’un bord à l’autre donc il faut prendre le temps de tout remettre en place et de « ranger la chambre » pour pouvoir enchaîner sur l’autre bord pendant plusieurs heures ou plusieurs jours.
Le bateau est-il à 100% de son potentiel ?
Oui, complètement ! Après il faut mettre le curseur au bon endroit surtout dans les moments où ça va très vite. Quand le vent commence à rentrer fort, la mer se creuse très rapidement et c’est là que ça devient très compliqué d’aller vite, il faut savoir prendre son mal en patience et se dire que c’est la bonne décision de ralentir sinon c’est « casse-bateau ». Il faut être prudent, avoir les bons réglages pour bien avancer et attendre que la mer se calme pour remettre 100% du potentiel.
Et comment va le marin ? Est-ce que la terre te manque ?
Le moral est bon mais c’est vrai qu’il y a des petits coups de blues, notamment quand j’appelle la maison car j’aimerais bien être avec ma femme et les enfants. Ce n’est pas facile non plus pour eux en ce moment d’être seuls, mais j’essaie de ne pas trop y penser. Sinon le reste ça va, c’est physique, c’est tonique, les jours avancent les uns après les autres et j’essaie de prendre les choses telles qu’elles viennent. Et puis de savoir que beaucoup de gens qui me suivent et me soutiennent, ça me motive énormément.
Hormis la famille que te manque-t-il le plus ?
Le calme. Le fait que ça s’arrête de bouger. Il y a tout le temps quelque chose à faire pour maintenir le bateau et par moment j’aurais envie que ça s’arrête un peu, de me poser à terre et de penser à autre chose. Mais bon ça ne va pas être possible tout de suite donc je fais avec et je m’habitue à vivre dans ces conditions compliquées.
Est-ce que tu as un peu de temps pour des « divertissements » ?
J’ai fini mon premier livre, « Opération Napoléon », pendant la descente de l’Atlantique et je n’ai pas lu depuis qu’on est entré dans l’océan Indien, c’est un peu plus compliqué parce que ça bouge beaucoup. Je regarde une série pas mal du tout, « The blacklist », mais vraiment par petits morceaux… Et je fais quelques Sudoku ou des petits jeux dans le même genre pour me sortir un peu la tête de la course.
Encore loin sur la carte mais déjà à l’esprit, le prochain grand cap sera le mythique cap Horn, que le skipper Saint-Politain franchira pour la 3ème fois. Mais avant, la route est encore longue et les conditions sont peu clémentes…
*Temps de référence établi par François Gabart lors du Vendée Globe 2012 : 34 jours 10 heures et 28 minutes
Temps de passage d’Armel au cap Leeuwin lors du Vendée Globe 2012/2013 : 34 jours, 12 heures, 13 minutes
CLASSEMENT DE 12H :
1) Armel Le Cléac’h – BANQUE POPULAIRE à 13459,8 milles de l’arrivée.
2) Alex Thomson – HUGO BOSS à 107,7 milles du leader.
3) Sébastien Josse – EDMOND DE ROTHSCHILD à 610,7 milles du leader.
4) Paul Meilhat – SMA à 1187,8 milles du leader.
5) Jérémie Beyou – MAITRE COQ à 1443,5 milles du leader.
ESPACE MÉDIA :
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