À l’issue d’une bataille acharnée menée à haute vitesse, Banque Populaire s’offre la 2ème place de la Finistère Atlantique – Action Enfance, à 26 minutes du vainqueur. Face au Maxi Edmond de Rothschild, le Maxi Banque Populaire XI a fait jeu égal tout au long de la course. Cette prestation, qui s’inscrit dans le plan de développement de l’Ultime, récompense l’engagement du Team et valide le travail conséquent engagé ces derniers mois. Surtout, il permet à Armel Le Cléac’h d’aborder sereinement le grand défi de la saison : la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.
Un dernier bord à tutoyer les 40 nœuds et un équipage qui s’active plus que jamais sur le pont. Jusqu’au bout, les six membres de l’équipage du Maxi Banque Populaire XI – Armel Le Cléac’h, Sébastien Josse, Ronan Lucas, Pierre-Emmanuel Hérissé, Thierry Chabagny et Quentin Ponroy – se sont employés sans compter dans la lutte pour la victoire finale. Ils ont franchi la ligne jeudi soir, 26 minutes après leurs rivaux avec lesquels ils ont livré un duel acharné pendant 6 jours, 5 heures et 54 minutes. Au cours de ces 4 156 milles parcourus, ils ont souvent mené, toujours été à l’offensive et ont flirter avec la victoire. À l’arrivée, Armel reconnaît « une pointe de déception » : « nous étions venus avec un objectif : gagner ». « Forcément, en tant que compétiteurs, on aurait forcément préféré l’emporter », abonde Thierry Chabagny. Mais l’essentiel est ailleurs : « la confrontation avec Gitana a été géniale. On s’est tirés la bourre pratiquement du début jusqu’à la fin ».
« L’état d’esprit à bord était excellent »
Les conditions météo ont été particulièrement propices à cette grande explication à haute vitesse au cœur de l’Atlantique. « Nous avons eu très peu de répit, souligne Quentin Ponroy. On était en contact quasiment en permanence. Ça ressemblait à une régate de petits bateaux tout en étant régulièrement au-dessus des 25 à 30 nœuds ! » Les deux Ultimes sont ainsi restés au coude-à-coude une grande partie du parcours et le Maxi Banque Populaire XI, qui a régulièrement pris la tête de la course, a toujours fait jeu égal avec son rival.
« C’était à la fois une course de précision, de trajectoires, de choix stratégiques mais aussi une course de vitesse avec de très longs bords », détaille Sébastien Josse. Il fallait donc « tenir la cadence et répondre à l’intensité de la régate » dixit Ronan Lucas. Pour y faire face, l’équipage ne s’est pas ménagé tout « en jouant le jeu à fond » souligne Armel. « L’état d’esprit à bord était excellent », ajoute Thierry Chabagny. Nous sommes restés concentrés tout en étant détendus. Ça nous a poussés à tout donner. » « Il y avait à la fois du sérieux et un esprit de camaraderie », poursuit Quentin.
« Le sentiment d’avoir bien progressé »
L’enthousiasme et l’engagement des six marins a permis de jauger le bateau pour la première fois de l’année en course. « On a pu en tirer la quintessence » apprécie Pierre-Emmanuel Hérissé. Surtout, ils ont pu démontrer que le Maxi Banque Populaire XI, mis à l’eau il y a un peu plus d’un an, avait la capacité de rivaliser pour viser la victoire. Une sacrée récompense pour l’investissement de tout le Team Banque Populaire ces derniers mois après le chantier cet hiver, les navigations au printemps et l’aller-retour en Guadeloupe en mai dernier. « Nous avions effectué des évolutions techniques suite à ces deux transatlantiques », précise Sébastien. « Nous avions le sentiment d’avoir bien progressé. On sentait qu’on avait franchi un cap mais nous voulions le constater face aux autres, assure Armel. Et nous sommes ravis de voir que ça a fonctionné ! »
« C’est un bateau qui procure des sensations dingues à toutes les allures et par tous les temps, s’enthousiasme Thierry. Ça restera comme un grand moment de sport, de partage et de plaisir ». « Ce résultat apporte de la confiance et permet de nous projeter sereinement sur l’avenir », se réjouit Ronan. Avant le début de l’année, l’objectif initial était de monter en puissance, d’augmenter les performances et de gagner en maturité à bord, ce que l’équipe a brillement démontré cette semaine.
« On sent qu’on a encore une grande marge de progression », reconnaît Armel. Pierre-Emmanuel insiste sur l’importance « d’identifier les points faibles et les pistes d’optimisation ». Maintenant, place à l’inspection du bateau et au chantier d’été, dès la semaine prochaine « afin de réviser tous les systèmes ». En ligne de mire, tous ont le regard tourné vers l’objectif de l’année : la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dont le départ aura lieu le 6 novembre prochain avec Armel seul à la barre. Plus que jamais, Armel Le Cléac’h aura les armes pour être à la hauteur de son ambition, lui qui fera tout pour l’emporter. « Ce résultat nous donne des ondes positives, apprécie le skipper. Nous avons un bateau fabuleux, cela ne fait que renforcer notre enthousiasme ».