Skipper Banque Populaire depuis 2011, Armel Le Cléac’h s’apprête à s’élancer dans un nouveau cycle avec le Maxi Banque Populaire XI. Son programme s’annonce particulièrement dense avec deux objectifs majeurs : conserver son titre à la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre) en fin d’année et briller à la Route du Rhum 2026. Interview avec le skipper de la Banque de la Voile.
Comment envisages-tu tes prochains objectifs ?
« Nous avons la chance de repartir sur un nouveau cycle avec un objectif majeur dans deux ans (la Route du Rhum) et la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre) en double à la fin de cette année. En amont de chacun de ces deux rendez-vous, nous disputerons d’autres courses et d’autres challenges. Mais c’est autour de ces deux courses que nous avons constitué notre plan d’attaque pour aller décrocher la victoire. »
Avec du recul, qu’est-ce que t’a apporté ton premier tour du monde en solitaire à bord de Banque populaire XI l’an dernier ?
« Avoir passé 56 jours sur ce bateau sur toutes les mers du globe, c’est à la fois incroyable pour le bateau, pour l’équipe et pour moi. On n’avait jamais passé autant de jours d’affilée sur le bateau, notamment dans des conditions aussi extrêmes. Ça nous a permis d’apprendre énormément. C’est une expérience qui contribue à nous faire grandir dans tous les domaines. Et on peut désormais utiliser le fruit de ce travail et de ces acquis pour nos prochaines échéances. »
L’objectif majeur, c’est donc la Route du Rhum avec laquelle tu as une histoire tumultueuse. Comment abordes-tu ce rendez-vous ?
« C’est un grand rendez-vous, sans aucun doute la course la plus emblématique pour les Ultimes. Banque Populaire l’a remportée en 2014 (avec Loïck Peyron) et depuis nos deux dernières tentatives ont été compliquées (chavirage en 2018, problèmes techniques en 2022). On va y retourner avec beaucoup d’envie mais aussi beaucoup de lucidité. Nous savons tous qu’il est nécessaire d’être humble avant de s’élancer dans une course. Mais en même temps, on s’est enrichi de tout ce qu’on a vécu. »
Tu es un compétiteur hors pair. D’où vient cette capacité à conserver une motivation intacte, année après année ?
« Grâce à la confiance de Banque Populaire et au travail passionné de l’équipe, nous avons la possibilité chaque année de relever de nouveaux défis. Il y a toujours une nouvelle aventure à écrire. Au fil du temps, on continue d’améliorer le bateau et d’avoir des objectifs élevés. Nous connaissons le plaisir de la gagne, la joie de vivre des moments magiques. Comme le « Team », j’apprécie passer du temps à me préparer à l’ombre pour tout donner le Jour-J. On nous donne l’opportunité de réussir, à nous de la saisir. »
Justement, tu es skipper Banque Populaire depuis 2011. Prends-tu du plaisir à incarner les valeurs de l’entreprise ?
« J’ai la chance d’échanger beaucoup avec des dirigeants, des collaborateurs, des clients dans les territoires. Nous partageons des valeurs communes : le travail, le dépassement de soi, la recherche d’innovation, l’importance du collectif… Je ressens aussi les attentes, la ferveur autour du projet et je prends beaucoup de plaisir à être d’une certaine façon leur ambassadeur. J’ai conscience d’avoir acquis un statut particulier au fil des années et j’en suis très fier. Ça fait chaud au cœur, ça motive aussi et ça donne envie de batailler pour de nouvelles victoires. »
