C’est au terme d’une finale haletante que Sarah Steyaert et Charline Picon remportent la médaille de Bronze, aujourd’hui à Marseille, dans la catégorie dériveur double Femmes ( 49er FX). Une première pour la barreuse Sarah Steyaert, une habitude pour Charline Picon qui complète sa collection de médailles olympiques après l’Or à Rio (2016) et l’Argent à Tokyo (2021) en planche à voile.
Trois ans seulement après avoir imaginé ce défi incroyable d’aller chercher une médaille « à la maison » en dériveur, Sarah Steyaert et Charline Picon, soutenues par la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, rentrent dans l’histoire de la voile et du sport français. En effet après une médaille d’Or à Rio en planche à voile (RS:X), Charline a fait une pause maternité avant de repartir sur une deuxième olympiade en planche à voile et aller décrocher l’argent à Tokyo. A peine double médaillée, la Rochelaise annonçait alors vouloir changer de support « pour partager ces émotions, et cela ne pouvait être qu’en 49er FX et avec Sarah » ! Sarah Steyaert, spécialiste de la discipline, avait de son côté mis un terme à sa carrière de sportive de haut niveau après avoir participé aux Jeux Olympiques de Pékin (5e), Londres (16e) et Rio (6e). Désormais institutrice et maman de deux très jeunes filles, la Rochelaise prend le défi de Charline a bras le corps et en moins de 3 ans les « mamas » se hissent au plus haut niveau mondial et remportent ce 2 aout la médaille de bronze des Jeux Olympiques de Paris. Elles en ont rêvé, elles l’ont fait !
Lancée à 12h13 la finale des dériveurs double femmes ( 49er FX) s’est déroulée dans un vent assez stable d’ouest autant en direction, qu’en intensité. Des conditions, où les Françaises ne sont pas les plus à l’aise, car plus légères que leurs adversaires. Porteuses du maillot jaune, les Françaises n’avaient qu’un point d’avance sur les Néerlandaises avant le départ et sept sur les Suédoises. Le match doit donc se jouer entre ces trois nations même si mathématiquement les Norvégiennes et les Allemandes, respectivement 4ème et 5ème, peuvent également remporter une médaille. Parties sur la droite de la ligne, les Françaises s’accrochent. 6ème à la première marque de parcours, elles sont virtuellement médaillées de Bronze, mais uniquement un point devant les Norvégiennes. A la deuxième marque du parcours, les Françaises 6èmes consolident leur avance sur les Norvégiennes et se rapprochent des Suédoises. Le suspens est alors pratiquement à son maximum pour savoir qui remportera les médailles d’argent et de bronze, les Néerlandaises s’étant, en effet, échappées. Il faut attendre la dernière partie du parcours pour arriver au paroxysme de cette finale haletante. A la troisième marque du parcours, les Suédoises se sont un peu envolées. Les Françaises se retrouvent donc en face à face avec les Norvégiennes. C’est alors que les Norvégiennes tentent le tout pour le tout en descendant vers la ligne d’arrivée par la droite du plan d’eau, pendant que les Françaises glissent sur la gauche. Une séparation qui réouvre toutes les possibilités. Ce n’est qu’au dernier croisement, seulement quelques mètres, devant la dernière marque de parcours avant l’arrivée, que les supporters Français peuvent enfin reprendre leur respiration. Les Françaises ont fait le bon choix et elles sont devant les Norvégiennes ! La médaille de BRONZE sera bien tricolore.
Charline Picon : « Le bronze fait notre bonheur ! C’est la même émotion qu’à Rio et le fait que nos proches soient là, que le scénario soit aussi à suspens avec la possibilité de terminer 4ème. Nous pensions avoir du petit temps et finalement, le vent est arrivé plus fort que prévu et là nous nous sommes dit qu’il allait falloir jouer notre meilleure partition, car les conditions n’étaient pas avantageuses pour nous. Il fallait s’accrocher et nous l’avons fait « comme des bêtes » et depuis hier soir, j’ai l’intuition que cela va se jouer avec les Norvégiennes et cela n’a pas raté. »
Sarah Steyaert : « Il faut avoir en tête que dans ces conditions, sur ce parcours, il y avait un bord obligatoire à gauche avec peu d’options. Les équipages un peu plus lourds ont un petit avantage de vitesse, donc j’ai voulu assurer le départ pour être au-dessus de la flotte afin que nous ne soyons pas bloquées et être obligées de partir à droite. C’est ma première médaille après quatre participations. Je vais pouvoir prendre ma retraite sereinement. Il faut se rendre compte de notre projet. Nous sommes parties de tellement loin, mais nous y croyions vraiment et nous nous sommes accrochés. »
Charline Picon : « C’est incroyable de se dire que l’on peut inspirer du monde et de montrer que l’on peut vivre ses rêves si l’on y croit assez et que l’on peut tout réaliser. »
Sarah Steyaert : « Ces émotions, nous voulions les vivre, elles sont là, c’est ça que l’on voulait, alors nous allons en profiter. Après, on pourra se reposer. »
Charline Picon : « Je ne me rends pas bien compte d’avoir trois médailles olympiques, et le fait que je sois la plus titrée en voile Française. On espère lancer l’Equipe de France, il y a du potentiel, même si cela a été dur pour certains, je pense notamment à Erwan et Clément qui nous ont aussi beaucoup aidés. »