À quelques jours de ce rendez-vous inédit, première course autour du monde en solitaire à bord de multicoques, toute l’équipe est mobilisée pour préparer le Maxi Banque Populaire XI, assurer les derniers détails et permettre à Armel Le Cléac’h d’aborder la course avec un maximum de sérénité. Décryptage d’un contre-la-montre à terre avant le départ le dimanche 7 janvier.
« Je m’apprête à disputer un marathon sur un bateau extrême ».
Armel Le Cléac’h a le sens de la formule et une idée très précise de la façon d’aborder ce qui l’attend. Lui qui a déjà disputé trois tours du monde et remporté le Vendée Globe est lancé, avec toute l’équipe Banque Populaire, dans la dernière ligne droite avant de rejoindre Brest pour l’Arkéa Ultim Challenge. Pour le skipper d’expérience, la préparation s’apparente à « un grand tableau, avec de nombreuses cases à cocher. Le remplir, c’est la garantie d’être prêt le Jour J ». Cette méthode, c’est aussi celle de tout le Team Banque Populaire qui ne ménage pas ses efforts ces derniers jours.
« Être le plus exhaustif aussi dans l’entretien et la vérification du matériel »
Après la victoire à la Transat Jacques Vabre, en Martinique, le Maxi Banque Populaire XI a été convoyé, avec un équipage réduit mené par Sébastien Josse, jusqu’à sa base de Lorient, à l’issue de 5 jours et 16 heures de traversée. Surtout, aucun dommage majeur ou avarie n’a été signalé. Le directeur technique du Team, Pierre-Emmanuel Hérissé, précise : « il y a les petits bobos habituels, qui sont inhérents aux navigations en course et hors course. Mais la structure et les éléments importants du bateau ont été préservés ».
Pour s’en convaincre, une inspection détaillée a été réalisée afin de vérifier les systèmes, l’armement, l’équipement et l’ensemble des pièces. L’équipe s’y est attelée, tout comme un expert mandaté pour l’occasion. À l’issue de cette mission, il a été décidé de conserver le bateau à flot. Ensuite, « toute l’équipe s’est mobilisée afin de démonter les pièces essentielles du bateau, checker les vérins, les winchs, les voiles, poursuit Ronan Lucas, le directeur du Team. L’objectif, c’était d’être le plus exhaustif possible dans l’entretien et la vérification du matériel ». Un travail conséquent a notamment été réalisé pour veiller à l’état de surface des appendices afin qu’ils puissent être utilisés à 100% de leur potentiel une fois en mer.
« Veiller à ce qu’il n’y ait aucun grain de sable »
En parallèle, les aménagements qui avaient été réalisés pour le convoyage en équipage ont été enlevés afin de « commencer à armer le bateau dans sa version solitaire », dixit Pierre-Emmanuel Hérissé. En début de semaine, l’équipe s’est attachée à « réarmer le bateau ». Afin de valider tout le travail effectué ces derniers jours, plusieurs sorties en mer sont en effet au programme. « Nous devons naviguer pour s’assurer que tout fonctionne correctement, veiller à ce qu’il n’y ait aucun grain de sable ou petits soucis que l’on n’aurait pas constaté précédemment », précise Ronan Lucas.
La première de ces navigations a eu lieu ce mercredi dans des conditions plutôt toniques avec plus d’une vingtaine de nœuds de vent. Ensuite, ce sera l’heure d’assurer les derniers détails et de préparer le convoyage jusqu’à Brest, départ le jeudi 28 décembre prochain. « Depuis la victoire à la Transat Jacques Vabre, on souhaite tous dans l’équipe conserver la bonne dynamique du moment », assure Pierre-Emmanuel Hérissé. « On est appliqué, concentré et vigilant, conclut Ronan Lucas. On veut tout faire pour être le mieux préparé possible avant le grand départ, le 7 janvier prochain ».