MAXI BANQUE POPULAIRE XI
Skipper : Armel LE CLEAC'H
Co-skipper : Sebastien JOSSE
Banque d'images drone
Transat Jacques Vabre 2023
Double
Photographe : Jérémie LECAUDEY
©BPCE/Jeremie LECAUDEY

Transat Jacques Vabre – Armel Le Cléac’h « c’est une autre course qui commence »

Leaders durant une semaine après avoir pris une option tactique audacieuse au large de Madère, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse sont désormais au coude-à-coude avec François Gabart et Tom Laperche (SVR-Lazartigue). Dernière ligne droite pour le Maxi Banque Populaire XI qui est « passé de chassé à chasseur » dixit Armel.  Au classement de 18 heures, ils pointaient au 2e rang à 15,2 milles de leurs rivaux. Prêts à tout donner, les deux skippers décryptent la situation.

Le point sur la situation

Armel : « Nous avons passé l’île d’Ascension à 9 h 30 TU, 10 h 30 heure française après un long bord de près. Les conditions ont été un peu compliquées et peu stables avec des grains sans vent. On s’est fait rattraper par l’arrière. C’est un peu frustrant mais ça fait partie du jeu. On ne s’est pas démobilisé et on ne va pas relâcher la pression. Nous sommes repartis dans un grand bord de portant et le bateau s’offre de belles glissades. Il y a de la mer, du vent, on va avoir une vingtaine de nœuds de vent. Les conditions ne vont pas beaucoup changer puisqu’on devrait rester au portant durant les quatre prochains jours. »


« On peut refaire notre retard »

Le match

Armel : « François (Gabart) et Tom (Laperche) ont bien navigué notamment aux endroits où nous avons été un peu ralentis. Ce sont des situations où ils ont mieux exploité les conditions par rapport à nous ou à Gitana. Ils ont tiré les bons bords, c’est revenu par derrière et l’avance a fondu. Mais on sait que tout va vite en Ultime et qu’on peut refaire notre retard. »

Sébastien : « Ce qui fera la différence, c’est un tout. Il y a les trajectoires, la stratégie, notre vitesse moyenne, le fait d’avoir un bateau en bon état et la façon dont on navigue, dont on trouve les bons réglages. L’idée, c’est de trouver en permanence des vitesses élevées mais faciles à tenir afin de trouver le bon équilibre en vol. Et puis il y a aussi le travail conséquent d’Armel et de Marcel (Van Triest, chargé du routage) pour trouver là où le vent est le plus stable possible. »

L’état de fatigue

Sébastien : « Cela varie forcément en fonction des portions du parcours. C’est plus ou moins intense. Au passage du Pot-au-Noir, il y a eu pas mal d’activités. Hier (mardi), on a aussi dû enchaîner pas mal de manœuvres pour retrouver du vent stable. On va se reposer comme on peut afin d’être à 100% dans la dernière ligne droite ! »

Armel : « C’est vrai que le contournement de l’île était particulièrement prenant en matière de manœuvres et de dépense d’énergie. Là, on va s’attacher à retrouver un rythme un peu plus normal et reprendre notre routine. »

 

« L’important, c’est de rester dans le bon tempo »

L’état du bateau

Sébastien : « Après dix jours en mer, on peut dire qu’on a un bateau en très bon état. Nous n’avons eu aucun souci pour les appendices et les voiles, les « moteurs » du bateau. Il est à 100% de son potentiel, ce qui est de très bon augure en étant à haute vitesse depuis le départ. Ça démontre qu’il est vraiment arrivé à maturité ! »

Armel : « Le bateau est vraiment en bon état. Pourtant, on a eu une sacrée variété de conditions depuis le départ : du près, du portant, du reaching, de la mer croisée… On n’a pas ménagé le bateau et il a répondu présent. On voit que le travail réalisé par toute l’équipe en matière de fiabilité porte ses fruits. Certes, c’est une course, il y a des petits points d’usure et de faiblesse mais on arrive à les résoudre sans problème. Le bateau est au top de son potentiel pour aller au bout et aller chercher ce que l’on est venu chercher. »

 

Ce qui les attend

Sébastien : « Le niveau est tellement élevé et la concurrence est rude. Il faut donc que l’on soit toujours vigilants, concentrés et assidus sur la performance. On se doit d’anticiper au maximum. En matière de stratégie, il va y avoir du portant avec des oscillations dans les alizés qu’il faudra prendre dans le bon sens. L’important, c’est de rester toujours dans le tempo. »

Armel : « Là, nous venons de reprendre de la vitesse en progressant au portant. On va continuer à trouver les bons réglages pour tenter de grappiller mille par mille. Un mille de gagné par heure, ça fait 24 milles à la fin de la journée ! Nous sommes vraiment au contact avec eux, on les voit à l’AIS*. Ça nous permet de savoir quasiment en temps réel leur façon de se comporter. On peut se comparer et ajuster nos réglages, comme si nous étions dans une étape de la Solitaire du Figaro. On passe de « chassé » à « chasseur ». Il reste quatre jours de compétition, Gitana est également dans le match, il peut encore se passer plein de choses. Alors on ne lâche rien ! »

 

* « Automatic Identification System », système permettant de localiser et d’échanger entre bateaux grâce à des émetteurs-récepteurs de signaux radio et de GPS

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